Le président chinois Xi Jinping est arrivé mercredi soir à Moscou pour une visite d’État à forte charge symbolique. À l’invitation de son homologue russe Vladimir Poutine, le chef d’État chinois participe aux célébrations marquant le 80e anniversaire de la victoire soviétique dans la Grande Guerre patriotique, nom donné en Russie au front Est de la Seconde Guerre mondiale.
Accueilli à l’aéroport par Zhang Hanhui, ambassadeur de Chine en Russie, Xi Jinping entame ce déplacement dans un contexte international tendu, marqué par des redéfinitions d’alliances et une contestation croissante de l’ordre mondial hérité de l’après-guerre.
« L’unité sino-russe est aujourd’hui plus que jamais cruciale », a déclaré Zhang Hanhui au micro d’un journaliste de China Media Group. Selon lui, cette rencontre entre les deux présidents permettra de renforcer la coordination stratégique et la coopération mutuelle. « Il y a 80 ans, nous avons combattu côte à côte contre le fascisme. Cette mémoire commune forge notre solidarité actuelle », a-t-il souligné.
La visite de Xi Jinping est perçue comme un geste fort d’alignement diplomatique, à un moment où Moscou, confrontée à un isolement croissant sur la scène internationale, cherche à consolider ses partenariats asiatiques. Pékin, de son côté, poursuit une stratégie d’influence affirmée, en défendant sa lecture de l’histoire et en contestant toute réécriture des récits victorieux du XXe siècle.
Outre les commémorations militaires prévues sur la Place Rouge, un sommet bilatéral est attendu. Il devrait aboutir à de nouvelles annonces sur la coopération énergétique, technologique et militaire entre les deux puissances.
Alors que les équilibres géopolitiques mondiaux se déplacent, cette visite illustre une réalité : Pékin et Moscou entendent peser ensemble sur l’avenir du monde multipolaire qu’ils appellent de leurs vœux.