À l’heure où la désinformation s’amplifie à la vitesse des réseaux sociaux, où les discours de haine s’enracinent dans les canaux numériques, et où l’intelligence artificielle redéfinit la manière dont nous produisons et consommons l’information, la République centrafricaine fait un pas décisif vers une réponse citoyenne et institutionnelle.
Du 7 au 9 mai 2025, l’association Oubangui Médias, avec l’appui du Bureau Régional de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, organise à Bangui un atelier de sensibilisation sur l’Éducation aux Médias et à l’Information (EMI), réunissant journalistes, blogueurs, créateurs de contenus et jeunes leaders. Objectif : outiller les participants face aux nouveaux enjeux informationnels et contribuer à l’élaboration d’une politique nationale ambitieuse en matière d’EMI.
Une mobilisation multisectorielle pour une réponse structurée
Présidée par le ministre de la Communication et des Médias, Maxime Balalou, la cérémonie d’ouverture de cet atelier marque la reconnaissance officielle de l’urgence d’une réponse coordonnée aux défis de l’espace numérique. Dans son discours, le ministre a salué l’initiative d’Oubangui Médias et réaffirmé la volonté du gouvernement de faire de l’EMI un pilier de la résilience nationale contre les manipulations de l’information.
« Sensibiliser, former, responsabiliser : c’est ainsi que nous pourrons construire une société informée, critique et apaisée », a déclaré M. Balalou devant un parterre d’acteurs engagés.
Une éducation aux médias ancrée dans le contexte numérique actuel
L’atelier aborde les liens entre médias, information et intelligence artificielle, en insistant sur les opportunités mais aussi les risques que pose cette technologie. Les participants sont appelés à réfléchir sur les algorithmes, les biais informationnels, la prolifération des contenus générés par IA et leurs impacts potentiels sur la cohésion sociale.
« Nous sommes convaincus que l’EMI, adossée à une intelligence artificielle responsable, peut être un rempart solide contre la désinformation et les discours haineux », souligne un représentant d’Oubangui Médias.
Vers une politique nationale d’éducation aux médias
Les échanges de l’atelier nourriront une proposition de politique publique centrée sur l’EMI, attendue comme un levier stratégique pour renforcer la culture de la paix et l’esprit critique chez les citoyens. Pour les organisateurs, il s’agit d’un début : une dynamique à consolider par des formations continues, des partenariats intersectoriels et une volonté politique affirmée.
En Centrafrique, où les enjeux liés à l’information sont cruciaux pour la stabilité et la démocratie, cette initiative s’inscrit dans une démarche de transformation durable. Une lueur d’espoir dans un environnement encore trop souvent traversé par les fausses nouvelles et les violences verbales.
