Amérique -Afrique | Réduction de l’aide internationale : l’Afrique poussée à repenser son modèle de développement

La décision des États-Unis et d’autres pays occidentaux de réduire leur aide financière aux pays africains suscite une vague d’inquiétudes sur le continent. Dans une tribune publiée par l’édition européenne de Politico, le président zambien Hakainde Hichilema tire la sonnette d’alarme et appelle les nations africaines à accélérer leur autonomie économique.

Pendant des décennies, les fonds américains ont constitué un pilier de l’aide internationale en Afrique. Selon Hichilema, ils représentent à eux seuls un quart de l’ensemble de l’aide allouée au continent, apportant jusqu’à 1 % du PIB de 16 pays africains. Une réduction de cette manne menace directement la stabilité économique et sociale de plusieurs États.

« La réduction du financement de l’USAID est un coup dur pour l’Afrique », affirme le président zambien. Pour lui, cette situation, bien que préoccupante, pourrait être un catalyseur pour que les pays africains repensent leurs modèles de développement, renforcent leur souveraineté économique et diversifient leurs sources d’investissements.

L’Institut d’études de sécurité en Afrique (ISS Africa) estime que si l’aide des pays riches est réduite de 20 %, près de 19 millions d’Africains supplémentaires pourraient tomber dans l’extrême pauvreté d’ici 2030.

Face à cette menace, Hichilema plaide pour un sursaut continental : « Il est temps pour l’Afrique de ne plus compter uniquement sur l’aide extérieure mais de miser sur ses ressources, sa jeunesse et son intégration économique. »

Cette évolution du contexte géopolitique mondial pousse les dirigeants africains à explorer de nouvelles alliances, notamment avec des partenaires d’Asie, d’Amérique latine ou du Moyen-Orient, tout en stimulant les investissements intra-africains à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

Mais le défi reste immense : entre les dettes croissantes, la dépendance aux matières premières et l’instabilité politique, la transformation économique du continent nécessitera bien plus que de la volonté. Elle exigera vision, coordination et soutien mutuel entre États africains.


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