Une nouvelle crise diplomatique secoue le monde arabe : l’Algérie et les Émirats arabes unis sont engagés dans une vive escalade verbale après des propos jugés offensants sur l’identité nationale algérienne, tenus dans certains médias émiratis.
Dans un communiqué diffusé par la Télévision d’État, Alger accuse Abou Dabi de mener une « campagne médiatique hostile » visant à « falsifier l’histoire de l’Algérie et semer la division au sein du peuple algérien ». Des accusations graves qui traduisent une dégradation rapide des relations entre les deux pays.
Les tensions ont éclaté après la diffusion, sur des chaînes émiraties influentes, d’analyses remettant en question certains fondements de l’identité algérienne, notamment son héritage arabo-berbère et son rapport à l’islam politique. Ces prises de position, perçues comme une ingérence dans les affaires internes de l’Algérie, ont provoqué une vague d’indignation à Alger.
Cette crise dépasse le simple différend médiatique : elle s’inscrit dans un contexte plus large de rivalités idéologiques entre États arabes, notamment sur les questions de souveraineté, de gouvernance et d’influence régionale. L’Algérie, fidèle à une position de non-alignement et souvent critique vis-à-vis des interventions étrangères, semble de plus en plus méfiante face aux ambitions géopolitiques d’Abou Dabi.
« C’est une guerre froide qui ne dit pas son nom, alimentée par des visions divergentes du monde arabe et de son avenir », estime un diplomate algérien à la retraite, sous couvert d’anonymat.
Jusqu’ici prudents dans leurs rapports bilatéraux, Alger et Abou Dabi semblent désormais s’engager sur une voie de confrontation plus directe. Aucun des deux gouvernements n’a annoncé de rappel d’ambassadeur à ce stade, mais des observateurs n’excluent pas un durcissement si la situation venait à dégénérer.
