RDC : Combats et calme précaire dans l’est malgré la signature d’un accord-cadre entre Kinshasa et l’AFC/M23

L’est de la République démocratique du Congo demeure le théâtre d’affrontements sporadiques entre les Forces armées congolaises (FARDC), appuyées par les groupes d’autodéfense Wazalendo, et les rebelles de l’AFC/M23, malgré la signature récente d’un accord-cadre censé ouvrir la voie à une désescalade. Sur le terrain, la situation reste marquée par un mélange d’espoir diplomatique et d’incertitude sécuritaire.

Plusieurs médias locaux et internationaux ont rapporté, ces derniers jours, de nouveaux combats dans différentes localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces affrontements impliqueraient des unités rebelles de l’AFC/M23 et des forces régulières congolaises, appuyées par leurs alliés communautaires. Les échanges de tirs auraient provoqué de nouveaux déplacements de populations civiles déjà éprouvées par des années de guerre.

Aucune source officielle n’a été en mesure de donner un bilan précis. L’ampleur des pertes humaines demeure inconnue à ce stade. Sur les réseaux sociaux comme dans les témoignages locaux, des habitants rapportent avoir fui des zones de combat, évoquant des bombardements et des incursions armées près des villages.

L’accord-cadre récemment conclu entre Kinshasa et le mouvement rebelle devait établir les bases d’un processus de désengagement militaire et de réintégration politique. Mais ce texte, dont les détails n’ont pas été publiés, ne semble pas avoir immédiatement répondu aux attentes sécuritaires. Des analystes soulignent que, faute de mécanisme de surveillance ou d’engagements clairs sur le retrait des forces, le risque d’affrontements persistants reste élevé.

Selon des observateurs, cette nouvelle flambée de violences illustre les limites des accords politiques signés sans cesse depuis une décennie avec les différents groupes armés présents dans l’est du pays. Chaque tentative de négociation se heurte à la fragmentation des acteurs, à la méfiance réciproque et aux enjeux régionaux impliquant plusieurs pays voisins.

Kinshasa, qui a récemment renforcé sa coopération militaire avec des acteurs locaux et internationaux, n’a pas encore officiellement réagi à ces incidents. De leur côté, les responsables de l’AFC/M23 accusent régulièrement les FARDC de poursuivre des opérations offensives malgré les engagements annoncés.

Pour les populations civiles, la signature d’un nouvel accord n’a pour l’instant apporté qu’un calme relatif, jugé « précaire » par plusieurs ONG humanitaires. Les habitants des zones de Rutshuru, Masisi ou Kalehe vivent toujours sous la menace constante de nouveaux combats, de pillages ou de déplacements forcés.

Tandis que la communauté internationale appelle à la mise en œuvre rapide des engagements pris, les réalités du terrain rappellent une évidence : aucun texte signé ne suffira sans une volonté réelle des parties de rompre avec la logique de confrontation. En attendant, l’est de la RDC continue d’osciller entre négociations diplomatiques et bruits de canon.

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