À Djibouti, un tournant politique majeur vient d’être acté. Les 65 parlementaires présents à l’Assemblée nationale ont voté à l’unanimité la suppression de la limite d’âge pour le poste de Président de la République, a annoncé Dileita Mohamed Dileita, président du parlement.
Jusqu’ici, la Constitution djiboutienne fixait à 75 ans l’âge maximal pour se présenter à la magistrature suprême. Cette disposition empêchait théoriquement le président en exercice, Ismaël Omar Guelleh, âgé de 77 ans, de briguer un nouveau mandat lors de la prochaine élection présidentielle prévue pour avril 2026.
Ce changement constitutionnel ouvre donc la possibilité pour le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999 et actuellement dans son cinquième mandat consécutif, de se représenter s’il le souhaite.
Le vote, marqué par une adhésion totale des députés, témoigne du poids politique considérable du président Guelleh et de l’absence d’opposition organisée au sein du Parlement. Pour certains observateurs, cette réforme s’inscrit dans la continuité d’une tendance observée dans plusieurs pays africains où les Constitutions sont modifiées pour permettre à des dirigeants de prolonger leur exercice du pouvoir.
Si aucune déclaration officielle n’a encore été faite quant à une éventuelle candidature d’Ismaël Omar Guelleh en 2026, cette modification du texte fondamental semble clairement préparer le terrain. Le débat sur la limitation du pouvoir présidentiel et la question de l’alternance politique risque ainsi de revenir au cœur des discussions dans les mois à venir.




