Afrique| « Trop c’est Trop ! » : Laurent Gbagbo lance un mouvement citoyen pour une Côte d’Ivoire nouvelle

« Trop c’est Trop ! » : Laurent Gbagbo lance un mouvement citoyen pour une Côte d’Ivoire nouvelle

Dans une lettre ouverte au peuple ivoirien publiée le 12 juin, l’ancien président Laurent Gbagbo tire la sonnette d’alarme sur la situation socio-politique de la Côte d’Ivoire et annonce la création d’un nouveau mouvement citoyen baptisé « Trop c’est Trop ! ». Une initiative qu’il veut transversale, inclusive et pacifique, en réponse à ce qu’il qualifie de dérives autoritaires et d’injustices sociales croissantes.

Une dénonciation sans détour

D’entrée de jeu, Laurent Gbagbo dresse un tableau sombre des quinze dernières années : pauvreté croissante, exclusion, inégalités, frustrations, et désenchantement généralisé. Il accuse le pouvoir en place d’avoir tourné le dos aux aspirations sociales et démocratiques du peuple ivoirien.

« Les conséquences sont palpables : pauvreté croissante, exclusion, montée des inégalités, frustrations et désenchantement », écrit-il.

Face à cette situation, Gbagbo affirme avoir pris le temps d’écouter les citoyens de divers horizons : femmes, jeunes, enseignants, travailleurs précaires, leaders d’opinion, responsables de la société civile… Tous disent une même chose : « Trop c’est Trop ! »

Un mouvement citoyen, pas un parti politique

L’ancien chef d’État précise que le mouvement « Trop c’est Trop ! » n’est pas un parti politique, ni un mouvement insurrectionnel. Il se veut un « outil citoyen », capable de fédérer les forces vives du pays pour faire entendre leurs revendications dans le respect de la paix et de la démocratie.

Ce mouvement entend porter deux grandes revendications prioritaires :

  • Des revendications sociales fortes, dont la lutte contre la vie chère, les déguerpissements, la précarité, l’instrumentalisation de la justice, et l’emprisonnement des voix dissidentes.
  • Le respect de la Constitution, notamment l’opposition à toute tentative de 4e mandat présidentiel, qu’il considère comme une menace directe contre la démocratie ivoirienne.

Un appel à l’unité nationale

Dans un ton rassembleur, Laurent Gbagbo insiste : il ne s’agit pas d’un combat partisan, mais d’un combat citoyen pour la liberté, la justice et la dignité. Il oppose deux visions de la société : ceux qui croient au peuple et ceux qui misent sur la force.

« Le pouvoir doit être au Peuple, par le Peuple, et pour le Peuple », martèle-t-il.

L’appel est donc lancé à tous les Ivoiriens et toutes les Ivoiriennes, pour rejoindre ce mouvement pacifique de transformation sociale et politique. Dans un élan de mobilisation nationale, l’ancien président conclut : « Ensemble, disons Trop c’est Trop ! »

Ce retour offensif de Laurent Gbagbo sur la scène publique pourrait rebattre les cartes politiques à l’approche des prochaines échéances électorales. En optant pour un mouvement citoyen plutôt qu’un outil strictement partisan, il cherche manifestement à capter une frange plus large de la population, fatiguée des clivages politiques classiques. Reste à voir si « Trop c’est Trop ! » réussira à fédérer au-delà des intentions.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
Articles: 1980

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