Droits de l’homme: une mission de la CNDH alerte sur les conditions de détention dans les prisons de Mongo, Aboudeïa et Amtiman

Dans une démarche de veille citoyenne et de prévention contre la torture et les détentions arbitraires, une délégation de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a effectué, début mai, une tournée d’inspection dans les maisons d’arrêt de Mongo, Aboudeïa et Amtiman, relevant de la Cour d’appel de Mongo. Une mission essentielle qui met en lumière de graves défaillances dans les conditions de détention et les infrastructures pénitentiaires.

À Mongo, une prison marquée par le manque et la violence

Conduite par la Commissaire Djiguimaye Morembaye Rose et le Secrétaire général adjoint Djimramadji François, la mission a démarré à Mongo, chef-lieu de la province du Guéra. Reçue par le Secrétaire général de la province, Hassane Souleymane Adam, la délégation a visité la maison d’arrêt locale qui accueille actuellement 92 détenus. Le constat est alarmant : pénurie d’eau potable, accès limité aux soins, alimentation insuffisante, absence d’électricité, et surtout, des séquelles laissées par une récente évasion violente ayant coûté la vie à plusieurs prisonniers.

Aboudeïa : entre réhabilitation partielle et vétusté persistante

À Aboudeïa, deuxième étape de la tournée, la délégation a rencontré le préfet Ahmat Adoum Seid avant de se rendre à la maison d’arrêt. Bien que réhabilitée récemment, l’infrastructure reste fragile : pas de bureau pour le directeur, Aboubakar Alwakalna, et des conditions de vie des détenus encore loin des normes. Lors d’un échange avec le juge de paix Moussa Ali Abdallah, plusieurs problématiques judiciaires ont été évoquées, notamment l’abus de confiance, l’adultère, les associations de malfaiteurs et le braconnage illégal, qui demeurent fréquents dans la zone.

Amtiman : surpopulation et détresse sanitaire

La dernière escale a conduit la CNDH à Amtiman. Accueillie par le Délégué général du gouvernement, Dr Satadjim Succès Noël, la mission a constaté une situation critique dans cette maison d’arrêt qui héberge plus de 365 détenus, y compris des transferts venus d’autres établissements. L’établissement fait face à une crise sanitaire inquiétante et à un manque criant d’électricité. La délégation a pris le temps d’écouter les doléances des prisonniers, confirmant des conditions de détention extrêmement difficiles.

Un signal fort pour les autorités judiciaires et administratives

Au terme de cette mission, la CNDH entend interpeller les autorités compétentes sur la nécessité d’une réforme en profondeur du système pénitentiaire dans cette région. La question des droits humains en milieu carcéral reste une urgence humanitaire et institutionnelle dans un État de droit.

Constant Danimbe
Constant Danimbe
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