L’inquiétude monte au Congo-Brazzaville après la disparition de M. Lassy Mbouity Grâce Herval, président du parti d’opposition Les Socialistes. Cinq jours après son enlèvement brutal à son domicile, aucune nouvelle ne filtre sur son sort. Dans un communiqué publié le 15 mai, l’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) lance un appel pressant aux autorités congolaises pour qu’elles agissent sans délai.
Un enlèvement en pleine matinée
Les faits remontent au dimanche 11 mai 2025, aux alentours de 9 heures. À son domicile du quartier Moukondo à Brazzaville, Lassy Mbouity aurait été enlevé par cinq hommes cagoulés, armés et habillés en civil. Selon les témoignages de ses proches, les assaillants l’auraient violemment maîtrisé avant de le forcer à monter dans un véhicule de couleur noire, sous les yeux effarés de sa famille. Depuis, plus aucun signe de vie.
Un opposant sous pression constante
Cette disparition survient dans un contexte de tension politique à l’approche de l’élection présidentielle de 2026. M. Mbouity, critique ouvert du régime et déclaré candidat à la prochaine présidentielle, avait été la cible de plusieurs menaces ces derniers mois. Le 30 avril dernier, il avait échappé de justesse à une tentative d’assassinat, au cours de laquelle il avait été grièvement blessé. Malgré des plaintes déposées auprès du parquet de Brazzaville, aucune mesure de protection ne lui avait été accordée.
L’OCDH interpelle et accuse
Face à ce silence inquiétant des autorités, l’OCDH dit craindre pour l’intégrité physique et morale de M. Mbouity. L’organisation n’hésite pas à pointer la responsabilité directe des forces de police et de gendarmerie en cas d’issue dramatique.
« Il est urgent que l’État assume son rôle de garant des libertés et de la sécurité de tous les citoyens, y compris des leaders de l’opposition », martèle le communiqué.
L’ONG appelle également le gouvernement congolais à respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains, et enjoint les représentations diplomatiques présentes à Brazzaville à se mobiliser pour faire pression.
Silence officiel
Au moment de la publication de cet article, aucune déclaration officielle n’a été faite par les autorités sur cette disparition, ni sur l’éventuelle ouverture d’une enquête. Ce silence alimente les spéculations et renforce le climat de suspicion.
Une question de démocratie
Cette affaire met une fois de plus en lumière les conditions particulièrement hostiles dans lesquelles évoluent certains acteurs politiques congolais. À l’orée d’une campagne électorale cruciale, l’issue du cas Mbouity pourrait bien devenir un test grandeur nature pour la crédibilité du processus démocratique au Congo-Brazzaville.